Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/111

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sandales, ouvrit. C’était le père de Simone qui lui donna la main en relevant sur son front fuyant une mèche rebelle de cheveux blancs, l’air narquois.

À la suite d’Ambroise Audigny, il pénétra dans un petit jardin tout en fleurs et, piteusement, à Simone étendue sur une chaise longue au soleil, il tendit son bouquet :

— C’est l’intention qui compte, dit-il.

En fait, parmi tant de rosiers, cette intention ne comptait que trop ; elle gênait beaucoup Boureil.

Doux et brillant, le regard de Simone ressemblait à celui d’une petite fille riant à travers ses larmes.

Boureil se tourna vers son père dont les yeux, le nez, la bouche étaient si rapprochés qu’ils semblaient vouloir se confondre : pour ouverture sur le monde, sa face avait presque un sens composite.