Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/122

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Il lui apprit qu’il était marié indissolublement.

— Qu’importe ?

— Nous aimerons-nous bien quand même ?

Simone sourit :

— Il me semble que nous nous le sommes prouvé pas mal.

Boureil était heureux. Il n’était plus libre.

De sa fenêtre, il consultait, par-dessus les toits, l’horloge du lycée Henri IV, avant l’arrivée de Simone et après son départ.

Le bonheur le ramenait à la religion. Maintenant il lui arrivait souvent de songer à la mort, à la destinée de l’homme, à l’éternité et à d’autres choses infinies au prix desquelles ses joies actuelles lui paraissaient éphémères comme la toilette fraîche d’une petite fille.

Infinie était pourtant elle-même la science de Simone, qui avait eu déjà mainte expérience amoureuse.