Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/125

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les airs, comme des poissons tirés des profondeurs abyssales ! »

La chambre du P. Bondi était en bon ordre : les souliers noirs rangés près du lit, les livres sur les étagères, les cigarettes dans un pot à tabac en verre taillé et la machine à écrire sous une housse de toile cirée qui faisait l’effet d’une petite soutane usée. Pas la moindre ordure.

Boureil s’assit sur le sofa-lit, et Bondi sur une chaise. Boureil lui offrit une Gauloise ; il tendit son briquet et Bondi se pencha. Boureil lui dit :

— Mon cas doit vous paraître honteux. Car j’ai séduit une jeune fille et je couche avec elle régulièrement depuis une semaine. Mais je ne suis pas si mauvais qu’il semble. D’ailleurs, dans le mal comme dans le bien, j’ai été distrait…

— La jeune fille en question a-t-elle la foi ?