Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/134

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Un gros homme tout flasque, accroché tant bien que mal à son squelette, avec des narines pleines de poils blancs, se pencha sur l’accidenté en respirant fort. Il releva une paupière ; introduisit un thermomètre dans le rectum ; planta une aiguille dans un talon ; essaya de desserrer les dents avec une cuiller ; palpa, ausculta, tâta un peu partout. Puis il se redressa, rangea ses instruments, et se tournant vers Simone :

— Pas d’enfoncement. Peut-être une fêlure. Choc nerveux. Pouls irrégulier… Pour le moment, je recommande l’immobilité. Je reviendrai demain matin. Entretemps, donnez-lui donc du gardénal. Je pense qu’il s’en tirera si le cœur tient le coup.

Simone garda Boureil toute la nuit. À plusieurs reprises, elle lui parla. Mais il ne répondait rien, il n’écoutait même pas. Il faisait le mort devant la mort.