Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/136

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moment donné, il s’écria dans son cœur : « Je veux remporter sur moi cette victoire, me jeter à genoux pour demander à Dieu pardon devant ce pauvre prêtre qui lui sert de ministre, et puis chanter comme un coq sur mon tas de fumier ! » Bondi ne se montra point.

Ce fut Ambroise Audigny qui vint le voir. Boureil en fut touché comme de la visite de son propre père. Tout ce que sa fille avait fait pour lui, il le rapporta avec l’accent de la plus vive reconnaissance.

— C’est une chose merveilleuse que le dévouement de la femme pour l’homme, dit Audigny. Simone a soin de moi-même depuis des années et je m’en étonne toujours. On raconte que, dans le paradis, Dieu fit venir vers l’homme tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel. Mais aucun d’eux ne voulut de l’homme. Alors