Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/172

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Saint-Ours lui donna une poignée de main spectaculaire, et nasilla :

— On m’a rapporté que tu étais allé en France ?

— Oh je n’en reviendrai jamais ! exclama Boureil.

— Tu as tort. Notre pays est un beau pays.

— Hélas ! je n’ai plus le temps ni l’argent pour le visiter.

Saint-Ours prit le masque du Canadien bien-pensant :

— N’imite pas ces faiseurs de livres qui nous jugent trop sévèrement. S’ils faisaient de bonnes affaires au Canada, ceux-là, ils en parleraient avec enthousiasme. Est-il plus juste de juger un pays sur sa consommation annuelle de romans et de systèmes philosophiques que sur la sagesse dont témoignent ses habitants par leur manière de vivre ? Nous songeons d’abord à gagner notre pain, ce qui est de plus en plus difficile, et