Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

journaux pour mettre fin à votre insécurité matérielle qui bannit les plus nobles soucis.

— J’ai mieux à proposer, déclara Blanchette. D’abord, il faut être immortel : fondons une Académie.

Boneau hocha la tête :

— Il y a déjà trop d’académies : l’Académie Querbes, l’Académie Saint-Léon, l’Académie Rhéaume, l’Académie de Quilles, et beaucoup d’autres encore. Que diriez-vous de ceci plutôt : le Lycée canadien français ?

Une oiseuse querelle s’ensuivit, à savoir si l’on doit écrire canadien français avec ou sans trait d’union. Blanchette était pour, Boneau contre et Picot balançait. Consulté à son tour, Chiron opina ainsi :

— Ce trait d’union est proprement dit une division ! Bon gré mal gré, messieurs, il faut le conserver : dans nos meilleurs auteurs, si je me souviens bien, canadien veut dire aigre, obscur ; français, clair, doux ; écrivons