Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/22

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reviennent vraiment jamais qu’elles radotent. Si elles n’en avaient pas une idée toute faite, elles y découvriraient toujours des choses nouvelles, et s’émerveilleraient d’en avoir retenu tant.

Besoin était donc de sortir. Boureil revit des amis qui lui avaient fait naguère des confidences. En les écoutant jusqu’au bout, il avait espéré se les attacher. Maintenant ils lui en voulaient d’en savoir si long sur leurs affaires intimes. La méfiance est le sentiment ordinaire des hommes.

De temps à autre, il lui prenait envie de faire l’amour. Avant que la tentation ne devînt trop forte, Boureil se fit une première concession : un jour qu’il se promenait entre des maisons rangées comme les chaises d’un parloir vide, il poussa jusqu’à un certain numéro… Un peu plus tard, il dit : « J’en ai assez d’aller à femme ! »