Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/46

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— Comme disait Mgr Bégin : « Arrachez-en, arrachez-en : ce sera autant que n’aura pas le diable ! »

Et il refit deux fois le geste d’agripper des sous de sa petite main potelée.

Boureil sourcillait.

— Vous me trouvez peut-être bien terre à terre ?

— Il y a tellement de terre ici ! fit Boureil en soupirant.

— N’allez pas croire surtout que le clergé soit riche. Ce qu’il prend d’une main, il le donne de l’autre. Et la main qui donne s’arrête moins souvent que l’autre.

Sur quoi on vint le prier.

— Quant à moi, dit-il en se levant, je tire le diable par la queue.

— Remerciez le ciel de ne pas intervertir les rôles !