Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/49

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— Et ton occupation ?

— L’étude.

Auguste sourit :

— Je t’offre le moyen de t’y livrer le reste de tes jours, libre de tout souci matériel.

— Seulement ! Quelle est donc cette belle affaire ?

— Eh bien, voici. Comme tu sais, j’appartiens à un parti. Or, le parti…

— Lequel ?

— Le parti au pouvoir, naturellement. D’ailleurs, entre nous, c’est tout ce qui le distingue de l’autre. Quant à moi, je suis opportuniste. Je préfère le pouvoir au devoir. C’est public. Et ma réputation me sert. On aime à m’avoir de son côté comme on aime avoir le vent en poupe. Quel que soit donc le parti qui gouverne, j’en suis. Ça le rassure. À tant faire que de choisir, te confierai-je, je me rallierais au communiste ;