Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/76

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reil était installé sur une banquette de wagon ; et le jour suivant, après une flânerie par les rues de New-York, cette grande ville sans grandeur, il s’embarquait.

Vint le moment du départ. Boureil assista froidement aux adieux des autres passagers. On démarra. Des mouchoirs s’agitèrent sur le quai. Soudain la gorge serrée, Boureil monta sur le pont supérieur cacher son émotion. De voir s’éloigner la terre, il avait l’impression de quitter Thérèse, à son tour. De grosses larmes se mirent à couler sur ses joues. Ainsi donc sa tête avait disposé de tout à sa guise et il était encore une fois sa victime. Maintenant le cœur avait beau protester, il était trop tard. C’était comme un enlèvement… Au loin, de plus en plus lents, les mouchoirs s’agitaient, qui n’étaient peut-être plus que des mouettes.