Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/83

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Boureil se proposait de vivre ici sans modifier ses habitudes. Loin de prétendre à voir, du petit œil clignotant d’un kodak, le plus de choses possible en un temps minimum, il découvrirait tout à la longue. C’était compter sans le chauffeur du taxi qu’il héla. Celui-ci, un vieux madré, le promena selon un itinéraire savant et capricieux. À vive allure, toutefois : au cas où l’on aurait été quand même un peu pressé ; peut-être aussi pour rapprocher les beautés, résumer…

Le taxi faisait le tour d’une place et soudain, pour s’engager dans une rue étroite, il s’en détachait comme la pierre d’une fronde. Boureil, jeté d’un côté, puis de l’autre, s’en inquiéta d’abord ; mais bientôt rassuré par la dextérité du chauffeur qui insérait d’emblée son véhicule dans les moindres interstices, il se prit à admirer les monuments se succédant en bon ordre.