Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/87

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— Vous ne seriez pas par hasard un oncle à l’une de nous trois ?

— Non, un simple cousin. Je m’appelle Philippe Boureil. Garçon, une autre bouteille.

— Mais vous êtes millionnaire ?

— Je ne suis qu’un pauvre Canadien.

— Célèbre là-bas, sans doute.

— Même pas. Et je le regrette : on ne m’a pas fait bonne chère à Paris.

— Il fallait apporter vos plumes !

— Je me sers d’un stylo.

— Moi, je devine, dit Marcelle. Monsieur est chanteur. Il a le chic du r roulé.

— Détrompez-vous encore une fois, mademoiselle. Je serais plutôt écrivain parce que j’ai le filet de la langue trop court.

Les jeunes actrices se moquèrent gentiment de Boureil. Mais celui-ci apprit d’elles qu’il lui manquait quatre clefs : le million, la gloire, la beauté et l’effronterie.