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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/15

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nonça la délivrance de l’Impératrice. Serait-ce un garçon ? Serait-ce une fille ? 21 coups de canon devaient annoncer la naissance d’une princesse et 101 celle d’un prince.

Au 21e coup l’anxiété était grande mais au 22e la joie la plus vive se manifesta. Dieu protégeait encore la France et l’heure des grandes catastrophes n’avait pas encore sonné.

Avec quel empressement on sortait de sa gaine le drapeau surmonté de l’aigle impériale pour l’accrocher à la fenêtre, et comme je courais avec le domestique acheter des lampions pour l’illumination du soir. Ce vieux lampion d’autrefois !

Il consistait en une petite soucoupe en terre contenant de la graisse et une mèche. Il fallait un temps infini pour l’allumer, il s’éteignait facilement et sentait bien mauvais.

La guerre de Crimée venait de finir.

Sébastopol était enfin tombé après un long et mémorable siège de deux ans.

Nos troupes revenaient couvertes de gloire et faisaient, à Paris, une rentrée triomphale.

L’armée, que l’Empereur était allé recevoir à la place de la Bastille, entra dans l’intérieur de la ville sous des arcs de triomphe, aux acclamations d’une foule ivre de joie et d’orgueil.

Napoléon III s’était placé pour le défilé devant