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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/17

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fusils, et la musique, composée à peine d’une quinzaine d’exécutants, jouait tant bien que mal un pas redoublé.

Je le répète, c’était beau et en même temps triste. Je leur jetai les fleurs que j’avais apportées et nous rentrâmes chez nous tout émus.

En 1857 mon père fut fait chevalier de la Légion d’honneur, et j’assistai avec mon frère à la remise de la croix qui lui fut faite, selon l’usage, par le premier président, toutes chambres assemblées.

Mon père était déjà ancien de service lorsqu’il fut décoré, car il était entré en 1832 dans la magistrature. Je ne l’avais cependant jamais entendu se plaindre de n’avoir pas encore reçu cette distinction qu’on accorde si facilement de nos jours, sous prétexte de services exceptionnels.

En septembre 1857 j’accompagnai mon père dans un second voyage en Allemagne. Nous gagnâmes Münich par Bâle, Schaffausen et le lac de Constance. Nous avions descendu, en bateau à vapeur, le Rhin jusqu’à cette dernière ville. Avant d’arriver à Ermatigen, on aperçoit à flanc de coteau et au milieu de beaux arbres le château d’Arenenberg, l’ancienne habitation de la reine Hortense et de l’Empereur lorsqu’il n’était en-