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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/20

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Nuremberg, vieille ville moyen âge, nous intéressa beaucoup. Nous y vîmes arriver à huit heures du soir le roi Maximilien II. Sur le parcours de Sa Majesté les maisons, avec leurs vieux pignons, étaient illuminées. La voiture royale, escortée de chevau-légers portant des torches et traversant au trot ces antiques rues, présentait un spectacle d’un autre âge et vraiment féerique.

De Nuremberg, nous nous rendîmes à Wurtzbourg et à Francfort en passant par Hanau.

Hanau ! Ce fut la dernière victoire de l’Empereur au delà du Rhin. Les dispositions prises à cette bataille par le général bavarois de Wrede arrachèrent cette exclamation à Napoléon : « Ce pauvre de Wrede, j’ai pu le faire comte, mais je n’ai pu le faire général ! » et il passa sur le ventre des Austro-Bavarois en leur tuant dix mille hommes (30 octobre 1813).

A Stuttgart, le palais du roi nous parut très beau et nous y visitâmes les appartements que l’on préparait pour l’entrevue de Napoléon III et d’Alexandre II.

L’entrevue de Stuttgart ! Ce fut l’apogée du second Empire. Il y avait quarante-neuf ans que Napoléon Ier et Alexandre Ier s’étaient rencontrés à Erfurt. Comme à cette époque les deux souverains pouvaient se partager l’Europe. La suite