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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/25

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Le 15 janvier 1858, nous apprîmes à Colmar l’attentat Orsini. Un peloton du régiment dans lequel je devais m’engager six ans plus tard, les lanciers de la garde, escortait le soir du 14 la voiture où se trouvaient l’Empereur et l’Impératrice se rendant à l’Opéra. Plusieurs cavaliers furent atteints par les bombes des régicides et elles frappèrent également bon nombre de personnes qui se pressaient aux abords du théâtre pour saluer les souverains.

Ces derniers furent miraculeusement préservés. Cet attentat, qui rappelait par son horreur celui de la rue Saint-Nicaise et la machine de Fieschi, souleva en France et en Europe une indignation bien naturelle.

J’assistais dans l’église au Te Deum qui fut chanté à cette occasion et mon émotion fut vive lorsqu’on entonna le Domine salvum fac imperatorem.

On ne peut nier que l’action criminelle d’Orsini et de ses complices n’ait eu sur les événements de 1859 une influence réelle, mais l’attitude et l’agression de l’Autriche achevèrent de décider Napoléon III à voler au secours de son allié le roi de Sardaigne.

Je me souviens de l’enthousiasme qui accueillit la belle proclamation datée de Gênes que l’Empereur adressait à l’armée d’Italie :