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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/28

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Voici le refrain de cette cantate dont Gounod avait fait la musique :


Vive l’Empereur ! (bis)
C’est l’élu de la France,
Il fut son sauveur,
Il est son espérance.
Le cri de France (bis)
Est vive l’Empereur !

Vive, vive l’Empereur !

A la fin d’août 1859, des détachements du 6e d’artillerie-pontonniers, revenant d’Italie, passèrent à Colmar. Ils retournaient tenir, garnison à Strasbourg. Je courus au petit terrain devant le quartier de cavalerie, où leurs équipages de pont étaient parqués et leurs chevaux à la corde. Il m’était donné d’examiner de près, pour la première fois, des hommes et des chevaux venant de faire campagne. Eh bien ! mon impression fut celle-ci : « Mon Dieu, si les vainqueurs sont dans cet état, comment sont donc les vaincus ! » Des chevaux tellement maigres que les os perçaient la peau, des hommes épuisés, hâlés, les vêtements sales et raccommodés tant bien que mal. Les armes seules brillaient, faisant contraste par leur propreté avec le reste de l’équipement.

Après les pontonniers, ce fut le tour des prisonniers autrichiens qui regagnaient leur pays