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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/31

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plus vif de votre cœur vous avertissait qu’à ce moment vous entriez en France.

Quand nous sera-t-il donné de le revoir, ce brave petit pioupiou montant la garde au milieu du pont du Rhin !

Mais je vois que je m’écarte un peu des chasseurs du 7e bataillon, venus pour conduire à Kehl les prisonniers autrichiens.

Les officiers badois et autrichiens avaient invité à déjeuner mon cousin, son lieutenant et son sous-lieutenant. Pendant ce temps, les chasseurs avaient formé les faisceaux, et des rafraîchissements leur avaient été apportés par les soldats du grand-duc et par les habitants. Après le repas, les officiers étrangers demandèrent aux nôtres de vouloir bien faire exécuter l’escrime à la baïonnette à leurs hommes. Il était difficile de ne pas acquiescer à cette demande. Un appel de clairon retentit, les chasseurs rompent les faisceaux, et, à la voix de leurs sous-officiers, exécutent, avec un entrain et un brio incroyable, cette escrime à la baïonnette qui a toujours été l’honneur de ce corps d’élite.

Les Badois, les Autrichiens et la population étaient émerveillés ; mais voilà le bouquet : à un signal donné, une vingtaine de chasseurs déposent vivement leurs carabines et leur fourni-