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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/33

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ont été recueillis des armes et des uniformes de ces martyrs de la fidélité dont on parle rarement et qui sont cependant aussi intéressants que les martyrs de la liberté dont on parle sans cesse.

Un vieillard portant l’uniforme rouge à revers blancs des régiments suisses était préposé à la garde de ces reliques. Il donnait, sur la journée qui précipita le roi de son trône, si tant est que Louis XVI eût encore un trône à ce moment ; il donnait, disons-nous, les détails les plus précis en ajoutant qu’il était un des derniers survivants du drame. Il devait donc avoir bien près de quatre-vingt-neuf ans.

Ce Suisse vendait des fac-similés de l’ordre que le malheureux monarque remit à l’Assemblée au capitaine de Dürler, pour arrêter le combat que livraient au peuple des faubourgs les derniers défenseurs de la monarchie. J’en achetai un que j’ai gardé. Il est conçu en ces termes et d’une écriture bien tremblée :

Le Roi ordonne aux Suisses de déposer à l’instant leurs armes et de se retirer dans leurs casernes.

Louis.

Mon grand-père paternel, mort en 1848, faisait partie, le 10 août 1792, du bataillon des