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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/37

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minutes. A droite en venant de Milan et presque contre la voie, on apercevait un immense tumulus surmonté de trois croix de bois. Sous cette terre reposent les Autrichiens et les alliés tués à la bataille. Espérons qu’on a élevé depuis à ces braves un monument plus digne d’eux.

De l’autre côté de la voie et en face de cette énorme fosse, on nous fait remarquer deux maisons. La première, qui est une auberge, porte de nombreuses traces de balles ; la seconde, peinte en vert, n’a qu’un étage avec six croisées de face, elle est criblée comme sa voisine, mais, de plus, quatre boulets sont restés incrustés dans ses murs.

C’est devant cette maison qu’ont été tués le général Espinasse et son aide de camp.

Avant le départ du train j’achetai à un enfant une plaque de schako autrichien provenant du champ de bataille et, plus heureux que pour le boulet de Solférino, je la possède encore.

(Le boulet a été perdu en quittant l’Alsace.)

Le train une fois en marche, nos compagnons de voyage nous font remarquer le pont sur lequel a été tué le général Cler, qui commandait une brigade de grenadiers de la Garde.

La première station après Magenta est Trecate, d’où est parti le maréchal Canrobert pour aller