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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/44

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d’honneur. L’Empereur, en parlant de chanvre, faisait allusion aux projets sinistres que nourrissaient au 2 décembre beaucoup de gardes nationaux contre leur chef d’état-major.

Quand on lui disait, après ses récits :

— Savez-vous, mon colonel, que vous avez passé par de rudes moments ?

— Bast, répondait-il, on s’en tire toujours avec cela et cela. Et, ce disant, il plaçait sa main droite sur son cœur et ensuite sur son côté gauche en faisant le geste de tirer son épée.

M. Vieyra est mort à Paris le 3 décembre 1889. Il avait près de 86 ans et avait conservé jusqu’à sa mort toute son intelligence et toutes ses facultés.

A une époque prosaïque et terne comme la nôtre, où l’abaissement des caractères et le manque de courage civil sont la note dominante, on est heureux de saluer une figure comme celle du colonel Vieyra.

Il a emporté dans la tombe l’affection de ses enfants, parents et nombreux amis, et ses adversaires politiques ne pourront s’empêcher de reconnaître que c’était quelqu’un.

Après ce souvenir rendu à mon vieil ami, je reprends mon récit.

M. Rouland, ministre de l’instruction publique