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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/48

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de mon père qui demeurait avenue de la Motte-Piquet. J’allais aussi déjeuner quelquefois, à ma grande joie, au mess du 2e voltigeurs de la Garde impériale, à l’École-Militaire. J’avais un cousin capitaine dans ce régiment.

Avec quel plaisir, après huit jours d’internement, je respirais par un beau soleil de printemps l’air de la liberté ! La place du Panthéon et la rue Soufflot me paraissaient immenses et je courais vite au jardin du Luxembourg dont on apercevait les beaux arbres touffus.

Chaque dimanche, après quelques visites aux amis de mes parents, je dirigeais en général mes pas vers les Champs-Élysées. Les jours de retour de courses à Longchamps, cette superbe avenue reliant les Tuileries à l’Arc de Triomphe, et, on peut le dire, unique en Europe, présentait un aspect aussi animé qu’élégant.

Les équipages succédaient aux équipages, les cavaliers aux cavaliers et je puis affirmer qu’à cette époque les fiacres n’étaient pas en majorité comme ils le sont aujourd’hui.

Les omnibus et les voitures-réclames, depuis l’affreuse boîte rouge d’Old England jusqu’au biberon Robert, n’encombraient pas cette avenue à laquelle on tenait à conserver son cachet aristocratique.