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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/49

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Deux gendarmes à cheval de l’escadron d’élite, coiffés du haut bonnet à poil, montaient et descendaient lentement les Champs-Élysées pour faire la police des voitures et faciliter le passage des souverains.

Vers quatre heures on voyait poindre le brigadier et les quatre cavaliers placés de front, qui précédaient la voiture du Prince impérial, toujours escorté par un peloton du régiment de cavalerie de la Garde en garnison à Paris.

Le Prince allait presque chaque jour à Bagatelle jouer avec le jeune Conneau, le fils du médecin de l’Empereur.

Les promeneurs quittaient les trottoirs et se précipitaient, malgré les voitures et les sergents de ville. vers le milieu de la chaussée pour voir de plus près celui qu’on appelait alors le Petit Prince.

Lorsque la voiture marchait au pas, ce qui par parenthèse était rare, on pouvait admirer tout à son aise un bel enfant au doux sourire envoyant gentiment des baisers à la foule qui se découvrait sur son passage.

M. Bachon, son écuyer, se tenait à la portière de droite et l’officier commandant le peloton, suivi de son trompette, à la portière de gauche. Le reste de la troupe formée en bataille serrait de