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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/55

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Enfin, au mois de septembre 1864, je contractais, à la mairie de Colmar, un engagement volontaire de sept ans pour les lanciers de la Garde. J’avais dix-huit ans.

C’était une belle et noble figure militaire que celle du respectable chef de la Garde. Dieu, en le rappelant à lui en 1869, lui a épargné la douleur profonde que lui auraient causée les événements de 1870 et la chute de l’Empire.

Le maréchal comte Regnaud de Saint-Jean d’Angely était un soldat du premier Empire. Il avait fait, au sortir de l’École militaire, la rude campagne de Russie en qualité de sous-lieutenant au 8e hussards, puis celle d’Allemagne de 1813. En 1814 il se distingua sous les yeux de l’Empereur qui le fit capitaine sous les murs de Reims et le nomma son officier d’ordonnance. Au retour de l’île d’Elbe, il fut chef d’escadron et prit part à la bataille de Waterloo. Rayé des contrôles de l’armée par la Restauration, il n’était que général de brigade en 1848. Il a eu l’honneur d’obtenir ses premiers grades des mains de Napoléon Ier et celui d’être fait maréchal d’Empire à Magenta par Napoléon III. Le bâton de maréchal qui lui fut accordé dans cette circonstance fut à la fois une récompense pour ses services et une distinction pour la Garde tout entière.