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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/56

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Ce sera toujours pour moi un précieux souvenir de penser que j’ai été commandé en chef par un maréchal de France qui avait fait ses premières armes sous Napoléon Ier et dont les états de service étaient si brillants.

Étant maréchal des logis, j’ai eu l’honneur de l’escorter avec six cavaliers le jour de la revue du Sultan au Champs-Élysées en 1867.

Le maréchal avait une belle tête militaire encadrée par des favoris blancs, il était grand et fort et sa belle prestance à cheval était rehaussée par l’habit brodé sur toutes les coutures qu’il portait avec beaucoup de dignité.

Tous les dimanches il assistait avec son état major, dans la tribune d’honneur, à la messe que disait dans la chapelle de l’École-Militaire l’abbé Morin, l’aumônier de la Garde. Nous alternions avec l’infanterie pour fournir le service d’honneur qui se composait d’un peloton commandé par un officier. Une musique d’un des régiments de la Garde se faisait entendre pendant le service divin et le Domine salvum fac Imperatorem était chanté par une partie des musiciens qu’accompagnait le reste de la musique.

Depuis la troisième République la chapelle de l’École-Militaire est un dépôt de caisses à bis-