Aller au contenu

Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

j’embrassais bien tendrement sur la porte du quartier et, renfonçant une larme, je suivis l’homme de garde qui m’introduisit dans la chambrée occupée par le 3e peloton du 3e escadron.

En entrant, mon odorat fut désagréablement saisi par cette odeur indéfinissable, mélange de cuir, de graisse et de… chrétien qui n’appartient qu’aux établissements militaires et que Stendhal appelle poétiquement le parfum du bivouac.

Le maréchal des logis chef m’avait désigné un camarade de lit. J’étais du reste attendu, car la couverture de mon lit était faite et il ne me restait plus qu’à me coucher dans les toiles épaisses du gouvernement.

Tous mes nouveaux camarades, pour la plupart anciens soldats, me firent, je dois le dire, très bon accueil et le paquet de tabac fin que j’avais apporté eut un succès complet.

Comme je commençais à m’endormir, je fus réveillé à dix heures par la sonnerie solennelle et à la fois triste de l’extinction des feux. Au début elle devait me réveiller et, quelques jours plus tard, me faire dormir plus vite. Malgré la nouveauté et la dureté du lit, je dormis bien. Le lendemain, qui était un dimanche, j’entendis pour la première fois, à six heures du matin, le ré-