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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/60

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veil sonné en fanfare par tous les trompettes du régiment, réunis au milieu de la cour du quartier.

Cette coutume a disparu, on ne sait pourquoi. Les civils, qui de nos jours ont la haute main sur l’armée, trouvent probablement que ces usages ne sont pas nécessaires pour donner de l’entrain à un métier qui en a cependant grand besoin.

Le tableau d’une chambrée militaire et de la vie qu’on y mène a été fait mainte fois et je n’y reviendrai pas. Je veux cependant dire un mot des contes que, une fois couché, on était obligé d’entendre. Il y avait des conteurs excellents et pleins d’originalité parmi ces vieux soldats de la Garde qui, suivant leur expression, avaient roulé leur bosse en Afrique, en Crimée et en Italie. Au cours de leur récit ils lançaient le fameux cric auquel l’auditoire devait répondre crac sous peine d’amende pour ceux que le sommeil avait gagnés. Ces histoires, le plus souvent très décolletées et triviales, roulaient, en général, sur les aventures du sergent La Ramée, invité dans un de ses voyages à dîner chez la reine d’Angleterre.

Puis c’était l’histoire d’une jeune princesse qui n’était pas jolie, si on veut, mais si aimable, si aimable… etc., etc.