Aller au contenu

Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Parfois on parlait de ce malheureux régiment de cavalerie qui, ayant par imprudence brûlé son quartier, fut condamné à voyager pendant un an et un jour en tenant les chevaux par la figure.

Je me souviens d’un nommé Koll, Alsacien d’origine et cuisinier en pied de l’escadron, qui était bien le plus drôle de tous les conteurs du régiment. Que de fois j’ai ri de bon cœur à ses histoires !

Le moment est venu, je crois, de donner la description du joli uniforme que j’allais revêtir et qui n’avait pas peu contribué à m’attirer dans la cavalerie de la Garde.

L’habit-veste ou kurka (les lanciers, on le sait, sont d’origine polonaise) était blanc avec plastron, collet, parements, revers et passepoils bleu de ciel pour la grande tenue. Nous avions les épaulettes, les aiguillettes et la fourragère en laine rouge ; le pantalon de la même couleur avec double bande bleu de ciel.

Les boutons du kurka étaient jaunes, demisphériques, avec un aigle couronné. La coiffure polonaise ou schapska était bleu de ciel avec lisérés et galon blancs et le devant orné d’une plaque à rayons de cuivre portant un N couronné. Un plumet rouge retombant, en plumes de coq, complétait cet uniforme vraiment très brillant.