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Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/8

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besoin d’avoir des fonctionnaires énergiques. Mon père, qui, j’ose le dire, appartenait à cette catégorie, fut replacé dans la magistrature et nommé avocat général à Colmar.

En traversant Paris j’eus occasion, pendant le court séjour que nous y fîmes, d’assister, au Champ-de-Mars, à une grande revue passée parle prince-président. Le Champ-de-Mars à cette époque était entouré de talus qui permettaient de bien voir les solennités de tout genre. Le prince, à cheval et entouré d’un nombreux et brillant état-major, arriva par l’avenue de La Motte-Piquet. Il portait l’uniforme de général de la garde nationale : pantalon bleu à bandes d’argent, épaulettes et broderies également en argent, et son chapeau était surmonté d’une aigrette blanche, semblable à celle des colonels et sortant de plumes tricolores retombantes. Il était très acclamé, et il est bon de rappeler qu’on était en juin 1851, par conséquent, six mois avant le coup d’État.

Quelques jours après cette revue nous arrivions à Colmar. La maison que nous y habitâmes pendant quatorze ans avait été jadis la poste royale et le roi Louis XV y avait déjeuné dans un voyage en Alsace.

Sur le cintre de pierre de l’ancienne porte co-