Aller au contenu

Page:Baillehache - Souvenirs intimes d'un lancier de la Garde impériale, 1894.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la souveraine, c’est le plus beau nom qu’il puisse me donner. »

En août 1870, elle faisait tous ses efforts pour lutter contre le découragement qui avait gagné son entourage après nos premières défaites. Elle ne céda, on peut le dire, que devant l’émeute envahissant son palais. Où était-il donc ce jour-là, celui qui avait dit à l’Impératrice : « Madame, je suis Breton, catholique et soldat, » et qui devait se faire tuer sur les marches des Tuileries ! Il avait préféré rejoindre, à l’Hôtel de Ville, ceux qu’on a appelés depuis les hommes du 4 septembre, et que la présence de l’ennemi n’empêchait pas de faire une révolution.

« Ah ! en France il n’est pas permis d’être malheureux ! » avait dit l’Impératrice en quittant les Tuileries pour ne plus les revoir. — Mais laissons ces tristes souvenirs pour parler d’une revue qui nous fut passée par l’Impératrice accompagnée de l’Empereur, en mars 1867, si j’ai bonne mémoire.

Mon régiment venu de Saint-Germain s’était réuni aux dragons de l’Impératrice casernés à l’École-Militaire, et nous attendions, rangés en bataille, à l’entrée du champ de courses de Longchamp, l’arrivée de la belle souveraine.

Au régiment nous nous réjouissions depuis