du second Empire, j’avais donné, après la mort de mon père, ma démission de capitaine de chasseurs à cheval. Comme je traversais la place du Carrousel, je m’arrêtai, et considérant l’immense vide laissé par l’incendie de la Commune, je ne. pus m’empêcher de penser à un temps déjà éloigné où j’avais vu le beau palais des Tuileries tout resplendissant de la puissance impériale. La comparaison n’était pas en faveur du spectacle qui s’offrait à mes yeux. En effet, cette pauvre place encombrée à droite des baraques du service des postes, à gauche d’estaminets et de bâtiments en planches dépendant de la préfecture de la Seine, enfin vers le Louvre des cloisons et échafaudages du monument de Gambetta ; cette place, dis-je, ressemblait si peu, dans cet état de délabrement au Carrousel de 1867, que je me sentis envahi par la tristesse la plus profonde.
Je me dirigeai vers le gracieux arc de triomphe qui s’élève au milieu de ces ruines comme un fier et dernier souvenir de nos grandes gloires et, m’abritant sous sa voûte, je revis, comme dans un rêve, la cour du château et l’imposante parade de la garde montante.
Lorsque l’Empereur était aux Tuileries, il était fourni chaque jour pour la garde du château un détachement d’une quinzaine d’hommes de l’es-