rapportait, il haussait les épaules : « Faut pas crâner, tu n’es qu’une chiffe ! »
La nuit, au trottoir, il surgissait en surprise : « Combien ? » et le tout qu’il empochait ne comptait pas pour le reste. Le jour, il l’envoyait au travail, sans manger. La faim fait du courage aux femmes qui travaillent. « Dîne sur ton premier type. » Mon bon Monsieur, regardez cette femme qui vous montre la jambe parce que la faim habite dans son ventre : elle sera bien gentille.
Et si le type ne veut pas ?… Passé minuit, il circulait à Londres de petites charrettes avec des choses à manger pour les femmes qui ont faim. Elle !… deux jours, on peut baver deux jours devant ces charrettes, sans mourir ; le troisième c’est la syncope.
Il ne la battait pas encore : elle ne l’eût pas permis. On dit cela. Un jour il vint sur elle avec son poing : elle brandit un bougeoir.
— Toi, si tu oses !
— De quoi ?
Pan ! le bougeoir vola par terre, pan ! Marie par terre, pan ! les poings sur Marie par terre et puis sa botte : vlan !
— Sale mec !
Après, il fut le d’Artagnan d’autrefois, le d’Artagnan à la belle rose : « Ma môme. » Et elle tout de suite : « Petit homme ! »
— Écoute, fit-il, je vais t’apprendre. Regarde les autres. Elles ont des bijoux ; elles ont plein d’argent… Tu sais ce qu’elles font ?
— Oui, elle savait. Elles volaient, ces voleuses. Et cela non, elle ne le ferait pas, non pour la Marie de Mère, non, même à Londres ; non,