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dans chaque main, et pressant dessus en fit gicler deux gros jets sur la table, où le chat les jugea de son goût.

— Vous voyez, dit Pélagie, il y en aurait pour trois.

Après les tartines, Marie voulut voir les pièces de la maison où grandirait son Yvonne. Elle fit un petit tour au jardin.

— Yvonne y jouera, n’est-ce pas ?

— Mais certainement, Madame.

Puis au verger :

— Yvonne y dormira, n’est-ce pas ?

— Mais certainement, Madame.

Et le jardin qui sentait bon les fleurs, le verger où les pommiers balançaient le dessin de leurs feuilles, étaient vraiment très beaux pour que son Yvonne y fût heureuse.

Avant de partir, Marie avoua quelque chose : après, elle ne le pourrait plus ; elle aurait désiré, une fois encore, donner à boire à sa petite.

— Vous voulez bien ?

— Mais certainement, Madame…

Elle se détourna un peu. Elle ouvrit son corsage. Après les calebasses de l’autre, ses seins lui parurent bien petits.


V



Bien sûr, son Yvonne grandissait ! Le laitier était du village.

— Vous l’avez vue.

— Oui, ripostait le laitier.