VIII
l vint un dimanche de Carnaval. Comme c’était le premier, Vladimir voulut lui montrer comment, en un tel jour, on s’amuse. Ils iraient au bal. Monsieur lui avait dit : « Rentrez quand vous voudrez, ma fille. » Elle était donc libre, curieuse aussi, et cependant, au moment de partir, elle se sentit plutôt maussade.
Non, ce n’était pas à cause de son costume. « Tu m’en as choisi un très beau » : des bas blancs, des sandales avec des rubans qui se croisaient sur les jambes, une culotte en soie verte, une chemisette blanche, une toque à plumes, et des bretelles aussi en soie verte. En tout, devant la glace, un joli bonhomme, bien qu’un peu gros du derrière et de poitrine trop rebondie.
— Eh bien, alors ?
— Je ne sais pas, disait Marie.
— Peut-être parce que le devant de la chemisette ferme trop : il y a moyen ; il suffit d’une entaille.
— Mais, dit Marie, on verra tout.
— Ce tout est charmant ; d’ailleurs avec un masque…
À la rue, ça n’alla pas encore mieux. On marchait serré. Tout le monde s’était dit : « Allons voir les masques » et comme chacun avait eu la même idée, on ne voyait en définitive que fort peu de masques et l’on se rattrapait sur les