Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/17

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primée qui enfin se libère. C’est moins gentil que la source. Cela dure. Après quoi, cela siffle : Chûûû !

Clac ! Clac ! à cloche-pied, Suzanne est partie. Elle n’a pas fermé la porte. Monsieur va : Boum ! Calme relatif. Voix en sourdine de Madame : Ah-aaaah ! Ce qui tantôt sifflait, ne siffle plus. Clouc ! Clouc ! Clic, goûte à goutte au compte-gouttes, des gouttes. Monsieur attend que cela cesse. Inconsciemment, il laisse courir sa plume. Si l’on pouvait voir son papier, on lirait : « Résignation : accepter le w.-c. à côté de ses rêves. » Il écrit d’autres lignes. Velléités de sourire. Brusquement, troisième viol de Madame. Cette sacrée porte ! Le temps d’attendre… (voir plus haut) il veut aller, quand des pas approchent. Chuf-chuf ! mules de madame. Clac-clac ! talons de Suzanne : quatre pieds qui font du bruit. Monsieur qui attrapait une idée, la laisse partir. Il abandonne la plume.

Derrière la porte, remue-ménage. Chuchotements contenus, car on le sait : papa travaille ; on doit se taire. Quelquefois une syllabe dépasse, puis des mots, puis, allons-y ! des phrases.

— Voix de Madame.

— Dépêche-toi, Suzanne. Ensuite, tu feras tes devoirs.