Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/76

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monde. Cela lui était bien égal : Nanette avait pleuré, Nanette pensait à des choses…

Pendant toute la journée, il fut un Henry bien occupé. Il s’enferma dans sa chambre. Il s’appliqua à certaine besogne qu’il voulut à tout prix terminer sans aide, ce qui l’obligea à tirer très fort la langue. À peine s’il consentit à descendre pour le repas du soir, et, au coucher, quand Nanette arriva : « Es-tu au lit, petit ? », il n’était pas au lit.

Trois bougies brûlaient sur la table. Elle était couverte d’un mouchoir blanc qui figurait une belle nappe. A droite, il y avait le pain d’épice de grand-père ; à gauche le gâteau de Savoie de parrain ; au milieu, l’une ne couvrant pas l’autre, les deux enveloppes de cinq francs.

Il prit par la main Nanette qui n’en revenait pas de sa surprise. Il lui dit ce qu’il avait dit à grand-père, le matin.

— Assieds-toi, s’il te plaît.

Et quand elle fut assise, quand elle eut joint les mains, il déroula un papier, fit sa révérence et commença :

— Ma chère et bonne Nanette…