moi. Il tenait par le cou deux bouteilles de Champagne. Il me regarda avec un air de tendresse parfaitement joué. Sa bouche sautait un peu. D’un autre, je me fusse dit : « Voilà un homme ému. »
— Tiens-toi, fit-il. Nous allons t’annoncer quelque chose. Il prit Louise par le bout des doigts délicatement, et marchant comme on danse, l’amena devant moi.
— Mon vieux (sa voix tremblait vraiment) je te présente ma fiancée. Nous nous marions dans un mois. N’est-ce pas Louise ?
— Oui, mon Jacquot. Pendant le repas, je n’avais cessé de rager. Je fus tellement heureux que j’oubliai tout. Non ! Dupéché n’était pas ce que je croyais ! Non, il ne me dominait pas. Non ! il ne nourrissait pas contre moi des intentions sournoises. Je sautai debout, je l’embrassai sur les deux joues.
— Et, poursuivit-il, je souhaite, nous souhaitons, que tu nous rendes la pareille…
Il fit un clin d’œil.
— … avec Mlle Jeanne.
Ma joie tomba. Entre Jeanne et moi était-il question de… ? Une bourrique ! Ah ! comme il s’entendait à me le rappeler en choisissant le moment. Mes joues brûlèrent. Il les tapota.