Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/244

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et n’eusse pas accepté de souiller Jeanne avec cette idée de sceau. À l’étage en dessous, sans être une poupée comme la Louise, Jeanne après tout était une femme, moi un homme et quand on s’aime il est naturel de… Un peu plus bas, ma pensée plus vile acceptait que Jeanne pouvait mentir, que dès lors il fallait lui imposer le sceau. Plus bas encore, c’était ma chair qui pensait. Elle se tendait vers un plaisir, maintenant qu’elle avait repris confiance et n’était plus une bourrique. Et tout à fait en bas, dans la cave où grouillent les idées obscures qui sont peut-être les plus vraies, que restait-il de l’idée du sceau ?

Ayant semé ce qu’il voulait, Dupéché ne se montra plus. Cela m’inquiéta :

— Ne te fourre pas des sottises en tête, disait maman. Ton ami est occupé : il prépare son mariage.

Son mariage ! On verra s’il ne préparait pas autre chose.

Je me rendis presque tous les jours chez Jeanne, avec mes idées de sceau. La première fois, elle avait disposé mes roses dans un vase sur la cheminée :

— Je les conserve précieusement, vous voyez. Et le doigt ? Je partis tard. Je ne parlai pas du sceau.