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LES TRAPPISTES

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À Georges Eekhoud.


« Si non pœnitentiam egeritis, ovines peribitis. »


C’est gravé en lettres d’or, au-dessus de la porte du couvent et cela veut dire que si nous ne faisons pas pénitence, nous périrons tous…

Tous ? Fichtre…

Il y a les pères et les frères, ceux-ci vêtus de brun, ceux-là de bure blanche.

Ils sont encore à la mode de saint Benoît, leur fondateur. Le crâne rasé de près, les frères portent tous leurs cheveux dans la barbe qui est en vérité très longue. Les pères n’ont pas de barbe, et de cheveux on ne leur en laisse que juste assez pour en faire une auréole tout autour de la tête.

Leur toilette n’est guère compliquée : un sac avec des manches pour le corps, un capuchon qui se rabat sur la tête, une ceinture de cuir où pendent une corde, un chapelet et, chez les frères, un grand couteau fermé. Pour les cérémonies à l’église, ils passent, par-dessus le premier, un second sac, sans manches cette fois, mais plus large et très long qui ne laisse à découvert que la tête.

Sur le côté droit, à hauteur de la hanche, chaque moine porte dans sa robe un accroc, reprisé d’ailleurs. Même quand la robe