Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/118

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vus. Celui de Londres est un Grec, qui mêle à son français de Grec un peu des th d’Angleterre. À Bruxelles, c’est un excellent confrère qui se décharge de son trop-plein de besogne sur ce qu’on appelle un « nègre ». Ce nègre d’où vient-il ? Il lui arrive de dire :

— Écoutez donc ! Il y a là le nom d’un miniss. J’sais pas l’lire : j’vas vous passer aut’chose.

Par contre, à Berlin, nous avions un homme sérieux. Quelle discipline ! Seulement, il était Juif. Il épelait les mots difficiles, par les initiales de sa race :

— La première de Isaac, Jéroboam, Mathusalem.

On s’y perdait.

Un pur Allemand le remplace. Mais cet Allemand est peu sûr de son français, et le Français qui l’écoute, l’est encore moins de son allemand.

Aux correspondants les patrons ont recommandé :

— Téléphonez jusqu’aux moindres nouvelles.

Et aux secrétaires :

— Cette copie coûte cher : n’en gaspillez pas.

Cela fait trop de copie pour nos formes. Nous commençons par rogner quelques lignes sur les menues nouvelles. Puis nous passons à de moins petites, puis aux grosses, puis aux toutes grosses. Tantôt, jusqu’en ses moindres détails, le lecteur apprendra, par fil spécial, comment, en Irlande, une conduite d’eau a crevé. Qu’au centre de la ville, la rivière soit sortie de son lit, s’il est curieux, qu’il y aille.