Il y a la jolie dame qui ne comprendra jamais que la rédaction n’est pas l’administration et s’obstine à me fourrer ses vingt francs pour une demande de servante :
— Ici ou là, mon argent, c’est de l’argent.
… et sa pareille qui m’encombre de ses parfums, de ses volants, de son réticule, et me trouve peu galant, parce que, pour s’abonner, on prend la porte à droite, escalier de gauche, guichet 3.
Il y a ceux de la famille : le cousin expansif :
— Bonjour, mon cher, tu connais la nouvelle, je me marie…
…l’oncle qui voudrait que je laisse tout là pour entendre comment est morte une arrière-grand’tante oubliée depuis longtemps.
… le neveu qui s’en ira irrémédiablement brouillé, parce que :
— Vraiment, non, mon cher, je n’ai pas le temps. Nous prendrons ce verre, un autre jour.
Suivant la saison, il y a le Monsieur qui a vu la première hirondelle, le dernier papillon, un singulier effet de la foudre, une betterave qui rappelle, à s’y méprendre, la tête d’un vieux ministre :
— Regardez si je mens ?
Il y a, trois fois par semaine, le Monsieur exaspéré :
— C’est indigne ! J’étais dans le tram. J’ai un mot avec le receveur. Il m’a dit : « Allez-vous faire pendre ailleurs… »
— Je comprends cela, Monsieur.