ous sommes un grand journal. Nous l’affirmons au faîte de notre façade. Le titre et, en dessous :
De grosses lettres. L’homme qui les fixait est dégringolé avec un I. Par terre, il semblait tout petit à côté.
L’UPRÈME n’est pas notre nom. Le vrai était trop long ; les marchands qui le criaient, attrapaient mal à la gorge. Ils ont retenu deux syllabes. C’est mieux. Rond hors de la bouche, cela vous entre pointu, dans l’oreille.
Les directeurs, eux-mêmes, disent :
— L’UPRÈME.
Certains journaux font les modestes. Où sont leurs locaux ? Comment fonctionnent leurs machines ? Ils cachent tout. Ils ont tort. Un journal-le-mieux-informé se doit au public. Larges enseignes, belles vitrines, nombreux étages. Sans la rentière qui s’obstine à vieillir au 9, nous aurions un bloc d’une seule pièce, sur les boulevards.
Être un journal-le-mieux-informé n’est pas simple.
Il faut des locaux : de petits locaux, de grands