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Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/82

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Elle visait, en somme, les raseurs !

Mais la sienne !

RESPECTEZ VOS DEVOIRS, SI VOUS VOULEZ
QU’ON RESPECTE VOS DROITS

C’était une attaque directe !

Des heures durant, on entendit un Jean Lhair très vieux parler de démission, hurler que c’était indigne, accueillir les arrivants d’un lugubre :

— Mon cher, as-tu vu leurs affiches ?

Puis, sans doute, il n’y songea plus. Quelques jours après, il eut à s’enfermer dans le vestiaire, qui, satyre comme il l’était, lui servait à autre chose qu’à suspendre sa canne ou son chapeau. Mieux qu’une Altesse l’accompagnait. Il était fort ému et, déjà, levait un œil que troublait un commencement d’extase, quand il vit l’affiche choisie pour l’endroit :

UNE PLACE POUR CHAQUE CHOSE
CHAQUE CHOSE À SA PLACE

— Hé ! hé ! pensa Jean Lhair.

Et cette fois, il sourit… et obéit.

Tel quel, Jean Lhair est un cynique. S’il n’emploie pas les mots grossiers, c’est qu’il en connaît de bien plus gros ; quand on lui dit : « Tel bougre a fait une blague ; la famille demande le silence » ses doigts font signe : « A-t-elle payé ». Et cela n’est pas beau ! Mais voici qu’un jour, il s’amène, tenant par la main une fillette, vraiment trop verte, même pour un Jean Lhair satyre :