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sa maison et de celle de la reine, et par des règlements qui mirent un frein aux rapines que commettaient les officiers de justice et leurs suppôts. Mais la tentative d’établir l’égalité de poids, de mesures et de monnaies dans tout le royaume, échoua contre l’opposition des seigneurs et du clergé[1].

Le gouvernement de ce prince n’est pas moins remarquable par des ordonnances où l’on retrouve, avec l’empreinte du siècle, les principes d’ordre et d’économie publique sans lesquels il n’est pas de bonne administration. Leur adoption prouve que, si ces éléments de force et de richesse n'ont pas présidé depuis à la direction de nos finances, ils n’étaient pas ignorés. Mais la publication plusieurs fois répétée de ces règlements sous le même règne témoigne assez combien leur l’exécution rencontrait d'obstacles de la part des agents qui devaient s’y soumettre. La citation des principales dispositions prescrites par Philippe-le-Long peut être utile pour faire connaître les institutions et les ressources financières du temps[2].

Par ses ordonnances,

Le roi s’interdit la faculté d’accorder aucune grâce ni don en deniers ailleurs que dans un grand conseil, qui doit s’assembler une fois par mois.

Il ne doit exister qu’un seul trésor, où tous produits et recettes sont versés, à l’exception seulement des revenus ordinaires, qui doivent être reçus dans les sénéchaussées et bailliages.

  1. Le Guydon général des finances, p. 143, 165.-Ordonn. du Louvre, t. 1, p. 679.
  2. Ordon. du Louvre, t. 1, p. 628 et suiv., 656, 671, 693, 712, 716, 735, 738.