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ajouté aux besoins réels et nombreux de l’état. Sentant approcher sa dernière heure, il recommanda à son fils de soulager le peuple par la diminution des impôts. Vaine et tardive exhortation ! attribuée également à Philippe-le-Bel, qui, aussi bien que le premier des Valois, aurait pu s’appliquer la leçon.

1350. — À l’avènement du roi Jean au trône, les partisans de Charles-le-Mauvais de Navarre dévastaient la Normandie ; le roi Édouard était paisible possesseur de Calais ; et le prince de Galles, son fils, maître de la Guyenne, inquiétait, à la tête d’une armée d’Anglais et de Gascons, les autres pays situés au-delà de la Loire.

La première année du nouveau règne fut marquée par une assemblée générale de tous les états du royaume, sous la distinction de la langue d’Oc, pour la partie méridionale, et de la langue d’Oyl, pour la partie septentrionale. Quoique réunis à Paris, les membres de l’assemblée accordèrent séparément, ceux de la langue d’Oc un subside de cinquante mille florins pour un an ; ceux de la langue d’Oyl, et aussi pendant un an, une imposition de six deniers pour livre de toutes les marchandises vendues, payable même par les nobles dans leurs terres. Les députés de la noblesse et des communautés de la Picardie, de la Normandie et du Vermandois, ne se considérant pas comme munis de pouvoirs suffisants, ne consentirent point à l’aide accordée par l’assemblée générale ; mais des assemblées particulières convoquées plus tard dans chacune de ces provinces consentirent à l’imposition de la taxe sur les marchandises, que la Picardie fixa seulement à quatre deniers,