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tées comme pays étrangers dans leur commerce avec celles où ce droit avait cours. En conséquence les marchandises sortant de ces dernières provinces, pour aller dans celles où le droit n’était pas établi, furent soumises aux trois droits d’imposition foraine, de rêve et de haut passage, soit que les objets transportés fussent destinés à l’étranger, ou seule mentaux provinces de France réputées étrangères[1].

Telle a été l’origine de ces barrières intérieures qui, pendant plus de cinq siècles, isolant entre elles les diverses parties d'un même état, les tenaient divisées d’intérêts, et formaient autant d'obstacles aux progrès du commerce et de l’industrie : résultat fâcheux des prétentions d'une assemblée qui, par ses fautes, perpétua l’absence d’un système général et uniforme d’impositions établi sur des lois stables, autant que de l’impuissance où se trouvait l’autorité royale de vaincre l’opposition que rencontrait l’exécution de mesures émanées de la volonté seule du monarque.

  1. Ordon. du Louvre, t. 3, p. 496 et 503 ; t. 4, p. 690, et t. 5, p. viij et 82.