Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/160

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Les besoins de l’état exigeaient cependant des secours que, nonobstant les négociations entamées, le peuple persistait à refuser. Dans l’espoir d’en obtenir, on convoqua à Paris les états-généraux des provinces de la Langue-d'Oyl, mais sans plus de succès. Peu de députés se rendirent à l’assemblée. Ceux qui vinrent parurent convaincus que le trésor de Charles V et ses autres richesses, s’ils n’avaient pas été détournés, auraient suffi aux besoins présents; et craignant, non sans raison, que les subsides qu'ils accorderaient ne fussent dissipés par les oncles du roi et leurs favoris, ils insistèrent pour que les impositions fussent réduites aux seules taxes qui existaient avant Philippe-le-Bel. Ils réclamèrent en outre la confirmation des franchises, libertés, immunités, et des concessions obtenues depuis le même règne. Elles concernaient principalement la commutation en argent du service féodal corporel; la suppression des présents que les sujets du royaume étaient tenus de faire en vertu des coutumes à différentes époques de la vie des rois et de leurs enfants; enfin l'abolition du droit de prise, si à charge surtout aux habitants des campagnes : car cette partie des promesses faites au temps du roi Jean n’avait pas reçu son accomplissement [1].

Tout fut accordé, ou du moins promis : une ordonnance confirma celle qui avait été arrachée par l’émeute populaire, notamment en ce qui concernait les libertés et franchises des trois ordres, réservant seulement au roi les rentes foncières, les péages, les droits établis sur les marchandises exportées du royaume, et les

  1. Ordon. du Louvre, t. 6, préface, p. xxij et 603.