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ou exactions sur les sujets, sans cause raisonnable et nécessaire, ni autrement que pour le bien public du royaume, et selon l’ordonnance et exigence des lois et coutumes raisonnables et approuvées dudit royaume. » Afin. de maintenir la paix et la concorde entre la France et l’Angleterre, on stipulait de plus qu’à l’avènement de Henri V au trône il serait, « de l'avis et consentement des trois estats des deux royaumes, » pris les mesures nécessaires pour que les deux couronnes soient à toujours et non divisément réunies sur la tête de Henri ou de ses descendants, en conservant toutefois à chaque royaume ses lois et coutumes, sans qu’il pût être soumis aux lois, coutumes et usages de l’autre[1].


1420.- Le roi d’Angleterre, déjà possesseur de la moitié de la France, obtint à la faveur de ce traité les subsides qui lui devenaient indispensables pour achever la conquête du royaume. Une assemblée des députés des trois ordres à laquelle on donna le nom d'états-généraux, docile aux volontés du nouveau maître, autorisa une taxe générale sous la forme expéditive d’emprunt forcé, et une refonte des monnaies. Cette dernière opération, aussi simple que lucrative pour le fisc, y fit entrer en bénéfice le huitième de l'argent monnoyé du royaume : elle consistait à décrier les espèces en cours; à les racheter sur le pied de sept livres le marc, pour les remettre en circulation après la refonte, au taux de huit livres. Aucun des corps privilégiés ne fut exempt de l’emprunt forcé. L’université,

  1. Ordon, du Louvre, t. 11, p. lxiij, et p. 8 pour le traité.