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noncent qu’en prenant les armes, ils n’ont d’autre intention que de parvenir au soulagement du pauvre peuple, sans entendre toucher en aucune manière à la personne ou à l’autorité du roi[1].


1465.- Le comte de Charolais, cependant, à la tête d’une armée, s’avançait sur Paris, ou était le rendez vous des princes ligués. Précédé par une proclamation annonçant l’abolition des impôts, il faisait brûler sur sa route les bureaux des receveurs, détruire leurs registres, et distribuait gratuitement le sel. De son côté, Louis XI, craignant que la capitale n’ouvrît ses portes aux princes, confirma et étendit les privilèges et les exemptions de tous genres dont jouissaient l’université, la sainte chapelle, le chapitre de la cathédrale, et plusieurs couvents; il supprima des offices nouvellement créés, dont l'augmentation portait préjudice aux anciens titulaires; réforma la juridiction et les exactions établies à l’occasion de la foire Saint-Laurent, et prononça l’abolition de toutes les taxes qui étaient perçues, tant dans la ville que dans ses faubourgs, sur les menues denrées et sur les marchandises, les objets fabriqués et les matières premières; maintenant seulement les taxes sur le bétail à pied fourché, sur le poisson de mer et sur le bois de chauffage. Il n’était apporté aucune diminution sur les droits à la vente en gros du vin et des draps, mais le droit à

  1. Mémoires de Commines. — Ordon. du Louvre t.16, p. 255, 378, 380.- Mézerai, etc.